Lundi 4 février
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22:33
Film érotique de Koji Wakamatsu
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Date de sortie inconnue
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GenreDrame
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Nationalité Japonais
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couleur
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long métrage
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année de production 1970
Synopsis et détails
Un groupuscule marxiste obsede par le sexe decide de faire regner l'anarchie autour d'eux.
Une faction armée d’un groupe révolutionnaire puissant est victime d’un conflit interne à la suite d’une action violente ayant tué la plupart des membres. De
cette faction, il ne reste que quelques têtes dont le chef, devenu aveugle. Considérée comme perdue par les hautes instances du groupe révolutionnaire, le butin de cette action est récupéré par
une autre faction bien active. Les victimes sont laissées à leur sort, et arrivent à comprendre que cette révolution voulue par le groupe est une illusion. Ces véritables renégats se lancent
alors dans des attentats individuels, reniant fermement les valeurs des révolutionnaires. Wakamatsu démolit les mouvements révolutionnaires japonais et pointent clairement leurs
failles.
Le propos politique s’inscrit explicitement à tous les niveaux du film, et ça dès la première minute. Les chansons parlent de batailles, les individus ne
vivent que pour créer un nouvel ordre mondial. C’est tellement présent que même lors des scènes de sexe, la politique est invitée. Cette omniprésence peut en devenir effrayante tant les
personnages se bornent à vivre comme soldats d’une révolution, ayant d’ailleurs abandonné leurs vrais noms pour des noms de code. Entre eux, il n’y a aucune pudeur, ils partagent absolument tout.
C’est l’un des fondements de leurs idées. Néanmoins, cette faction de rebelles va bientôt saisir les limites de cette politique.
Pour continuer à faire exister le groupe, il est essentiel de trouver des munitions et des bombes. La faction reçoit donc l’ordre d’aller récupérer des
explosifs dans une base militaire américaine. Une action armée violente qui finira en bain de sang où beaucoup de ces révoltés seront victimes des balles militaires. Cette action prend place très
tôt dans le film, troisième scène, sans que les personnages tergiversent trop longtemps. Ils doivent absolument agir. Le problème, c’est le résultat d’une pareille mission et surtout la
considération des hautes instances vis-à-vis de ces factions. La mission coûte la vie à plusieurs hommes sans que cela n’intéresse ou ne chagrine les gradés. Il n’y a même pas une minute de
silence et la moindre trace de respect. Ce groupe fonctionne comme une usine.
Les révolutionnaires sont des pions interchangeables, quand une faction est éliminée, une autre prend le relais et s’accapare violemment leurs munitions.
Dans ce film, Wakamatsu montre que les premiers ennemis des révolutionnaires, ce sont eux-mêmes. La police ou les autorités sont relayées aux photos des journaux, ils n’interviennent pas
directement contre le groupe armé. Ce sont les cibles des attentats, ils sont impuissants. Alors que les révolutionnaires obéissent aux ordres sans discuter, et s’il faut torturer et violer une
camarade pour obtenir des informations, ce sera fait sans rancoeur. Est-ce que ce groupe vise à la révolution ou au contrôle total des moyens d’expressions ? Ici, les révolutionnaires se
comportent comme des petits dictateurs voulant avoir le monopole sur les mouvements. C’est un comble pour des révoltés pareils !
Pour la faction tombée, ce dénigrement est une illumination. L’aveuglement du chef (de ses lunettes à son véritable handicap) représente l’état dans lequel
cogitent les mouvements rebelles, qui ont perdu pied avec la réalité pour satisfaire leurs ambitions médiocres. Paradoxalement, l’aveuglement de ce révolutionnaire l’amène à comprendre l’erreur
de ses idées. Une révélation qui atteint aussi ses partisans restants. Ensemble, ils réfléchissent à un nouveau type d’action. Tellement que le groupe rebelle envoi un espion pour récupérer
quelques informations. Pour maintenir ces individus sous contrôle. Mais au contact de ces nouveaux révoltés, l’espion perd peu à peu ses idées.
Cet espion avait une vision très fermé de ce que devait être les mouvements révolutionnaires. Il rentre souvent en conflit avec ses nouveaux camarades,
imposant une vision rigide et critiquant sans cesse l’état de ces rebelles. Pour lui, la révolte se peut se faire que en masse. Il doit y avoir un réseau organisé obéissant à des ordres communs
pour espérer soulever le système. Sauf que pour ces révoltés, l’action doit être individuelle. C’est seul que l’individu peut mener à bien son combat, sans être gêné par le pouvoir d’un gradé ou
de collègues. C’est à chaque homme de se lancer dans des attentats pour faire tomber la société. C’est la réflexion d’anarchistes déçus de l’immobilisme des soit disant
révolutionnaires.
Ce nouveau groupe adopte une autre attitude. Pour trouver l’argent nécessaire à la fabrication des bombes, un membre décidera de devenir photographe de
charme. Un choix forcement détestable selon l’espion, pour lui c’est une attitude qui sert avant tout le régime capitaliste. Soit, l’opposé parfait de l’idéalisme révolutionnaire. Wakamatsu
résumera ce changement de position lors d’une scène de masturbation en couleurs, ces anarchistes rejettent le partage du corps pour satisfaire leurs propres désirs. C’est la naissance de
l’individualisme. Et pour ceux qui s’obstineraient à conserver la vision illusoire d’une quelconque révolution, Wakamatsu laisse la parole à la chanteuse enragée qui face à la caméra clame
l’inutilité des groupes révolutionnaires.
Si ces anarchistes restent enfermés dans un appartement, c’est avec la certitude de pouvoir par la suite s’intégrer dans la société pour mieux la faire
sauter avec ses propres moyens. Pendant qu’eux réfléchissent sur les changements à effectués, le groupe révolutionnaire passe son temps à baiser, à attendre vainement l’arrivée d’un évènement et
à poser des bombes. Dans tous les cas, ces actions n’ont aucune conséquence sur l’avenir de la société. Pour ces anarchistes, il faut aller en plus loin que de faire exploser en série des
commissariats. Il faut s’attaquer à l’ensemble de la structure, toucher tous les points possibles sans faire de distinction. Semer la confusion et la terreur dans ce système. En fait, sortir
d’une logique révolutionnaire vaine qui vise avant tout à satisfaire les ambitions de quelques révoltés. Ces anarchistes sont prêts à mourir pour une cause quand la mort des rebelles ne sert à
rien, voir la mission du début.
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